Une journée chargée de contacts téléphoniques en ts genres, où toutes les femmes que j'ai eues en ligne évoquaient leurs soucis actuels, pas caricaturaux, mais au contraire révélateurs de notre temps bizarre où trouver la place de ses énergies, et de sa carrière sont quasiment infongibles.
Ce matin, une amie à bientôt la quarantaine, artiste peintre, m'appelle et je ne reconnais plus sa voix : elle va bien, ce qui ne lui est plus arrivé depuis des lustres, et m'annonce, je ne suis plus dépressive, au fond, les nanas maquées st malheureuses, ts les hommes font leur beurre sur nos dos depuis des siècles, et seule, je vais bien mieux que toutes les poules manipulées par leurs hommes réunies..qui les obligent à sé déguiser en pétasses en jean moulant. Suivent ensuite quelques minutes de discussion sur son envie d'enfant, et sur le point de base : serais-je seulement capable de supporter de vivre avec un mec ?..Je vais mieux, je grossis, mais je ne sors plus comme avant. Est-ce que tu connais un mec chrétien qui a la foi et capable de spiritualité, profond et cultivé pour moi? Ca fait beaucoup d'un coup, et cet être suprême m'est inconnu au bataillon de plus en plus restreint des célibataires hommes de plus de 30 ans que je connais. Tellement moins hype voir un peu crétins qui me restent. Les autres sont en main..mais quand bien même ce profil n'est pas dans mon réseau. J'en passe quand mm quelques uns en revue, dont un chouette DA que j'aime beaucoup qui a déjà eu un enfant très jeune et qui en re-voudrait un et qui shoote en ce moment Clooney pr Nespresso. Celui-là m'aurait plu, mais sans doute pas pour la vie..? Mais bon, trop enfant, pas assez béton ou sérieux pour la miss artistique qui a été en son temps une des plus jolies filles de Paris. Je lui dit donc que je reste en veille, mais je cale.
Midi, second appel, une consoeur d'école de commerce, autre profil car trente-cinq ans et quatre enfants, un mari dont elle me dit "tu sais, quand on a connu son homme jeune, on a d'autres soucis que juste ses quatre enfants et le boulot". Je fais comme si je ne comprenais pas et me trompe en lui disant que je suis mariée à un divorcé que sa femme a regretté d'avoir jeté quand je l'ai rencontré..je crois qu'il s'agissait plus comme elle me l'a dit plus tard que "son homme aille bosser à l'étranger, mais que elle resterait à Paris pour le boulot..." ou parce qu'ils s'évitent réellement? Pas glop mais tellement compréhensible aussi.
Nous évoquons le sujet d'une autre consoeur également, en phase instable de rupture bizarroîde avec un homme -celui-ci charmant-, son cas étonnant est qu'elle a trop travaillé (elle! ) pour avoir pu le garder at home sans le vexer d'y être souvent seul, alors que lui ne bossait pas..et qu'elle était crevée! Ont-ils eu tort ? Ils s'aimeraient encore, mais elle souhaiterait des enfants.., et comment faire avec tant de travail, bien que rentable en finance, à assurer? A bientôt 39 ans, doit-elle tenter de repartir à 0 avec un autre? Se reconvertir ? Le stress sur tous les fronts..
Ma meilleure amie me contacte juste après pour me donner des nouvelles des négociations de new job qu'elle a mené pour, à 33 ans, ne pas laisser sa carrière en finance stagner et continuer une ascension de nouveau en Angleterre. Elle a eu gain de cause, ce qui est parfait, elle est encore à chaque trou d'air rattrapée par son anorexie, qui l'empêche encore d'avoir un corps prêt pour la maternité. Mais elle essaie somme toute de commencer à se figurer une relation avec des hommes d'un genre différent que les ignobles qu'elle a toujours fréquentés. Elle a encore un peu de temps devant elle, contrairement aux autres..pour parvenir à un résultat qui serait positif face à sa maladie et face à sa carrière ? L'avenir est ouvert..
C'est à ce moment-là que je trouve deux minutes pour aller apporter à une autre amie de coeur les habits de son prochain nouveau-né. Qu'elle aura à 35 ans révolus, mais qu'elle a eu comme quelques unes du mal à accepter très vite après son mariage et une reconversion professionnelle palpitante qu'il va falloir essayer de mener de front avec cette grossesse et cette naissance. Car, quand on se sent encore si jeune, comment entrer dans la perspective d'une vie de contraintes?
Le choc est toujours rude, l'essentiel étant de s'arranger pour vivre encore libre autrement, l'argent et les nounous ou l'aide de sa famille en sont les clés. Les trois ensemble ou séparement mais en grande qualité et quantité.
Et c'est ce soir-là qu'une autre très bonne copine (je les aurai toutes eues today ))!!! ) m'appelle à 22h30, car elle est trop occupée avant avec son bébé de 5 mois, pour me dire dans un souffle "je n'ai pas du tout envie de rebosser. Les nounous sont nulles ou chères.., je n'ai pas confiance, cette ville est pleine de pollution et ma fille est allergique, comment faire pour que mon mec nous prenne en charge avec la petite sans attendre que j'avance tout en carte bleue, mon congé parental ne dure que 6 mois à 530 euros par mois.., les crèches sont inhumaines ou quasi pr des bébés de moins de deux ans, et à mon âge, si je rebosse, je devrai en plus booster pr devenir directrice marketing à moins de 40 ans à 60 h de travail par semaine, sinon on verra que je n'ai pas assez d'envergure pour l'avenir et que j'ai râté le coche des promotions. !! Ce sont les femmes qui payent l'addition, je pense que c'est quasi impossible de bosser avec un enfant!"
Il est 23h30, mon fils qui a 38 de fièvre se relève de son lit pour la troisième fois ce soir, me dit qu'il a mal aux reins, boittait juste avant de s'endormir et j'ai demain un rendez-vous à midi avec une consoeur qui devra être annulé en last minute si SOS médecins me dit qu'il est malade.
Je décide ce soir de penser que je l'ai eu à 33 ans, que ma carrière s'est stoppée à sa naissance parce qu'il ne dormait pas du tout la nuit et que des top jobs m'ont été proposés mais jamais sur Paris. Que jusqu'à présent, il ne se réveillait jamais avant 9 h le matin, et qu'il atteint maintenant seulement les 8h ou 7h30 naturellement, à quasi 3 ans. Je veux m'endormir en pensant qu'à Genève, nous allons habiter un appartement avec la vue sur le Mont Blanc, une piscine et une terrasse sur le toit, et que la pollution ne sera plus avec les impôts qu'un mauvais souvenir..Mais il faudra nous lever tôt le matin, je ne sais pas quelle école le gardera encore, si je trouverai une baby-sitter capable de le garder le soir avant mon retour. Ce que je sais c'est que la ville a quasi pas de chômage, des salaires élevés, et des sociétés toutes à moins de 20 mns de trajets des habitations et les unes des autres. Je me demande juste comment je ferai si je décide de fabriquer un second enfant, car à présent je sais ce que cela représente. J'ai envie d'une frimousse de fille mais aussi envie de ne plus perdre trois ans de ma vie quasiment à son service comme cela l'a été avec mon fils..et j'ai peur de la fatigue autant que de l'accouchement et de la grossesse à nouveau avec leurs lots de pénibilités.
Cette semaine, deux belles propositions professionnelles me sont tombées dessus, à Paris, et pour des postes conciliables en plus avec la vie de mon fils dans notre quartier et avec son école. Alors que nous venons de trouver un super appart avec piscine pour pas cher.
Mais tant pis, nous suivons son père qui devrait avoir une meilleure situation pour nous tous à jouer en Suisse.
Pour combien de temps?
Toutes mes copines, sauf mon amie célibataire Murielle sont à présent plus ou moins immobilisées avec leurs enfants à charge. Mais toutes se demandent comment l'on fera pour poursuivre nos liens.
Cela se fera les filles. Parce qu'on en a toutes besoin, d'une manière ou d'une autre... Nos vies sont trop uniques et compliquées en même temps pour les vivre dans nos coins. Garder la barre droite dans la haute mer de nos vies de femmes modernes où les jobs ne nous sont pas donnés, et les hommes pas forcément helpful, (même s'ils sont persuadés du contraire..), est une horrible épreuve permanente, que la mort et les maladies peuvent venir percuter en plus, en cours de route. Mariée ou non, célibataire ou pas, mère ou non, cadre sup ou pas, les questions se posent toujours à un moment, et reviennent dans nos têtes avec persistance, tant nous sommes conscientes de ce en quoi nos choix nous déterminent aussi aujourd'hui sur tous ces thèmes. Et puis au final, que faut-il craindre le plus des réponses à ces questions?
Comment organiser et faire vivre ces changements de statuts ou d'objectifs de vie dans les bons timing pour éviter le malheur?
La vie devrait rester excitante tout le temps. Pour moi, là, elle le redevient ailleurs.
Même si j'aurai eu très envie de bosser encore ici avec Laurent Solly et Frank Louvrier pour Sarkozy et les changements de mon pays que j'attendais et essayais de mener de mon côté depuis des lustres dans mes différents jobs, que j'aurai pu largement engager et réclamer depuis ce jour de 2005 où Sarko à son meeting est venu me claquer une grosse bise poisseuse parce que je lui hurlait "aux femmes, à la parité"..quand il parlait uniquement des français sans évoquer de françaises ! en bon macho qui n'y avait pas pensé. Mais Aurélien passait d'un microbe avec moi à un autre, un enfer !
Toutes mes amies le savent, même ma copine de cinquante ans executive woman qui n'a jamais eu d'enfants et qui a cru me voir sur la place de la concorde le soir du deuxième tour à la télévision. Non, Claude, ce n'était que les belles-filles de Sarko que tu as vues..je sais, on se ressemble )) et lui aussi a du avoir un choc ce jour-là quand il m'a vue hurler et a du me prendre quelques secondes pour elles.
Au fait, Claude, on n'en a jamais parlé de cette absence d'enfants de ta vie de femme? Etait-ce volontaire? Le regrettes-tu?
A mon amie qui comprend que travailler avec un enfant dans Paris est une course d'obstacles où il vaut mieux ne pas rater les plots successifs, je serai tentée de lui rappeller qu'il y a quelques années, elle me disait : "j'ai 36 ans, pas d'enfants, toi au moins tu as fait le tien..". Allez, vas-y barbie, saute les obstacles, mais dis-toi que nous sommes toutes chaque jour à nous demander lesquels continuer à choisir d'escalader encore..mais que pour les mères, les carottes sont cuites, car, lorsqu'on y est, on y reste ! )) On morfle toutes, à tous les stades.
A se poser des batteries de questions, et à chercher le mec qui va bien et le mieux pour nous accompagner dans ce pétrin. On n'a pas forcément toutes trouvé "le bon"..et quand il est censé l'être, ça ne dure pas toujours..
Bref, sur qui compter plus que nous encore au final..?
J'ai juste cette relative chance énorme chance de pouvoir compter sur la participation optimale du mien à notre projet, qui n'incluait cependant pas forcément d'y mettre aussi ma carrière..dans la short-list dans la mesure où il pense être solide et fidèle. Mais aidez-vous le ciel vous aidera..les filles. Les mecs, eux, c'est moins sur !
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