
Le curé a été booké, ce qui ne fut pas une mince affaire, car l'église catholique est régionalisée comme le sont les lycées. Il faut s'adresser à l'église la plus proche dont vous dépendez. Mais nous n'avions pas envie de nous retrouver entre les gares de bus et le stade du parc des princes pour notre petit prince..il a donc fallu fayoter et par l'intermédiaire d'une amie, localiser un abbé digne de ce nom qui baptiserait Aurélien dans une église plus chouette. Reste à expliquer à celui de notre zone que l'on sera préparé par lui, mais "facturés" par l'autre.
Il est bien, il est ouvert. Peut-être pas assez pour nous bénir devant l'autel où Frédéric se maria déjà..enfant ou pas enfant, il faudrait annuler sa première union first. J'espère quand même arriver à convaincre mon curé de cette grâce que cela serait à mes yeux, moi qui ait toujours tout bien fait dans le respect de la feuille de route des sacrements chrétiens.
Nous avons quasi fini les prises de sang. Au cas où je serai enceinte, afin que mon homme et moi ne nous refilions pas de maladie altérant une naissance éventuelle.. Prises de sang remboursées à 100% par la sécu et un peu stupides sous prétexte que l'Etat va nous autoriser à nous fréquenter sainement. Là aussi, il faut le mériter un peu. Jusqu'il y a peu, même les femmes de 65 ans divorcées sous moins de 9 mois devaient avancer un certificat de non-grossesse !!! pour obtenir le droit de se marier.
Là où ils estiment qu'il faut aussi se prosterner devant eux, c'est à la Mairie.
Vive la qualité du service public du 16ème qui rivalise de sens-client. Commentaires ultra-cons d'ailleurs à la mairie du 16ème d'un agent "égyptien" qui veut absolument me faire remplir un "certificat d'hébergement par mon homme" au motif que mon nom ne figure pas sur la facture EDF, et que s'il figure sur le contrat de bail conjoint, selon lui ce n'est pas assez et pas une preuve de ma présence chez nous, il faut deux documents prouvant notre (même) domicile..par personne (c'est pas écrit sur leur booklet) et me dit que par rapport à l'Iran ou l'Inde, on est bien lotis en France, que j'ai ma photo sur ma carte d'identité et pas celle de mon père.
Je lui rétorque que je m'en fous de ses commentaires et que si je suis en France, c'est bien pour qu'il n'y ait ni iraniens et en tous cas le moins possible d'arrièrés des droits des femmes avec leurs moeurs débiles.
Quand je lui dis qu'avec ma carte de l'UMP je vais même sans doute voter pour une femme et non pas pour son patron Mr Goasguen qui devrait mieux tenir ses équipes, j'ai droit là quand même à un peu de silence..radio.
Monsieur me dit qu'il n'est pas là ce jour pour me marier (je lui dis que ce n'est pas grave, bien sûr que son collègue sera parfait !), me demande de ramener le Lendemain le certificat d'hébergement sinon il ne bloquera pas mon dossier (mais bien sûr on n'a que cela à foutre ! à être aux ordres de ces cons de fonctionnaires )et se permet des commentaires malsains sur ma belle-mère qui est selon lui "mère au foyer" et non pas "sans" à profession.
Je lui explique qu'elle a su élever des gamins qui n'ont pas atterri dans la rue et que c'est un sacré travail pour y arriver.
Je m'en vais sans le saluer. Of course.
Dernière phase, méritons de trouver une salle sur Paris qui vous accueille pour vos repas de fêtes..
Si tout va bien, nous serons aux Arts et Métiers, jardin, salons, menus plus que satisfaisants sur le papier. Et assez sympas en vrai avec un petit jardin pour le vin d'honneur au soleil, et la vue tout le diner sur la Tour Eiffel pas très loin!
Salon de danse attenant et bar en perspective. La décoration sera à améliorer, mais le lieu est traditionnel-chic.
La famille est conviée des deux côtés, et quelques amis proches essentiellement.
Malgré l'impression d'avancer, évidente, dans sa vie, la question de cette liste devient pour moi ce soir une interrogation.
Certains amis sont et restent des évidences, pour leur présence fidèle et sans anicroches depuis plusieurs années malgré des tempêtes. Certains sont loins, physiquement, comme une partie de ma famille d'Italie, et en raison de l'âge et de leur état de santé ne pourront venir mes grands-parents. Tous. Car ma grand-mère aussi est bloquée par l'ostéoporose.
Aussi, c'est avec une joie rentrée que je constate sur cette liste tous ceux qui me manqueront au coeur comme quand on oublie de sortir sans son écharpe en plein hiver.
Et puis, les personnes que j'ai aimées et qui sont sorties de ma vie me manqueront aussi. Certaines avec raisons, car nos conflits n'étaient pas anodins, d'autres sans, car nous ne nous sommes pas disputés..juste éloignés de coeur et d'esprit.
Pour toutes celles-ci qui ne seront pas avec moi ce jour-là, mais qui sont une partie de ce tout qui s'unira à celui qui m'aime et me protège aujourd'hui, je veux vous dire que je vous ai encore au coeur et à l'âme. Et que ce soir, je déteste cette vie qui nous absorbe si mal sur certains aspects de notre survie et qui atteint à l'amitié, cette forme d'attirance qui n'est autre que de l'amour sans ses ailes.
Et puis, penser à son mariage, c'est aussi se remémorer tous ceux auxquels nous avons assisté avant. Ou dont nous sommes à l'origine..
Je pense à Caroline Jorant, ma cop's dont j'étais témoin, dans sa belle robe, avant ses deux enfants et son départ pour Bourges.."parce que si je ne le faisais pas, j'aurai pensé rater quelque chose" me disait-elle pour m'expliquer pourquoi elle s'était engagée avec Benoit.
Je pense à Anne Bertaud, N'Guyen depuis environ dix ans maintenant, mariée à mon ancien chef de chez Andersen, grâce à moi -)) Ils avaient un enfant, mais à présent..combien sont-ils à Lausanne ?
Je pense à Laurence et à Philippe, rentrés à Strasbourg, pour élever tranquillement leur premier enfant également. Philippe, qui était tellement amoureux de sa femme qu'il avait rencontrée à mes côtés en formation toujours chez Andersen (décidemment)..que je pensais ne plus jamais croiser un homme aussi épris de toute ma vie durant, car il les battait tous d'admiration et de dévotion.
Et je repense à ce joli mariage de leurs amis aussi, à Charlie et Géraldine, également Alsacienne, qui avaient été charmants avec moi du haut de leur trentaine entamée quand je planais encore à 28 ans de misère..(( avant qu'ils n'aient leur petite fille.
J'espère que mon amie Sophie sera là, avec son second mari, elle dont j'ai été des deux cérémonies de mariage depuis plus de dix ans..))
Je pense aussi à ces deux mariages que j'aurai pu imaginer, mais qui ne se sont pas réalisés (ils ne se reconnaîtront sans doute pas). Et à celui que j'ai évité, qui a démarré par une rencontre familiale à un mariage, et qui a été parmi les horreurs de ma vie.
Et je pense bien sûr aussi à mon amie Murielle, disparue en Angleterre pour le travail, ou retournée en Belgique, sans qui ma vie n'aurait pas été aussi heureuse et choyée depuis le mois de mars 2003. Elle me manque.
Au soir de ce 31-12-2002, nous étions seules, sans job et sans copains, chez des amis chaleureux qui nous encourageaient pour la suite. Nous étions au moins toutes les deux. J'espère que Murielle n'est plus seule aujourd'hui. Et je pense aussi à toi, Balkys, qui n'ira jamais épouser celui que tu aimais, Edouard, chez qui nous faisions la fête pour cette nouvelle année 2003, puisqu'il nous a quittés en novembre. cf post infra.
Cette veille de Saint Valentin est comme toujours une épreuve pour les coeurs solitaires ou mal épris. Je pense à ce crétin qui m'avait humiliée en 2003. En annulant de son bain notre rendez-vous..Et à toutes celles qui seront déçues demain.Bon courage, et pensez qu'un jour cet épisode sera oublié.
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