Une famille à Paris

Une famille à Paris
Heurts, Malheurs et Bonheurs

14.3.07

Maman heureuse

C'est la nuit, et j'aime la nuit depuis toujours. Je voudrai ne pas devoir dormir et pouvoir écrire en toute tranquillité le soir et me remettre de tout cela en dormant le jour. Si je le pouvais. Car la solitude du soir nourrit les pensées profondes et souvent pertinentes, et permet le recul. L'arrêt sur images et les bilans. Ce qui nourrit le futur.
 
Bref, à ce moment de notre vie où nous projettons de partir vivre à Genève, avec plus ou moins de plaisir mais plutôt plus que moins, nous pensons à nous, mais aussi à ce qui nous tient à coeur. Donner un environnement stimulant et cosmopolite à Aurélien est un atout. "Moi aussi je veux parler Italien", disait-il l'autre jour, quand je lui parlais la langue de ses arrière-grands parents qu'il connait et apprécie, et "je sais dans la chanson", disait-il, car oui, depuis tout bébé, il a entendu et retenu et les prononce, ces paroles de chansons d'enfants. Ho perduto il mio galleto e lo cercho par i re...
Mais en Suisse, tu sauras sans doute aussi parler anglais, et allemand assez vite, mon chaton.
Pendant que ta mère va s'y remettre justement à l'Allemand..
 
Donner une ville au milieu de la nature, et des montagnes à notre petit est aussi un progrès, qui nous changera des bords pollués du périphérique qui nous ont rendu tellement malades ces deux dernières années..
 
Et nous permettre de vivre nos vies respectives dans un carré de quelques kilomètres, en rentrant tous avant 18h15 à la maison, nous permettra aussi de profiter de nos soirées et de nos week-ends pour ne pas nous épuiser tout en doublant à priori nos revenus. Car, dans cette ville, peu de chances de mendier un travail pour une ultra-diplômée, qui parle les 3 langues du pays et l'anglais, un esprit plus ouvert, et méritocratique, des mi-temps totalement adaptables pour les jeunes mères puisque leur système ne permet pas pendant 5 ans de réellement placer son enfant à l'école.., les entreprises se sont donc adaptées aux parents, d'autant que le chômage y est...négatif. D'où les visas de travail pour les frontaliers qui viennent y faire marcher une partie de l'économie.
Reste à de trouver le logement adapté. Qui sera l'affaire de la société de mon homme..avec notre cahier des charges.
 
Arrivée à un stade de saturation physique et mentale au bout de quasi trois ans de réelle fatigue, l'opportunité aussi pour mon chéri d'ajouter à sa clientèle actuelle d'autres spécialistes est une vraie chance, au moment où il anticipait plutôt le déclin de son portefeuille français.
 
Je ne me voyais pas ou plus rechercher une place opportune dans des sociétés parisiennes hypocrites et profiteuses pour la plupart, qui, sans aucune gratitude, font et défont les carrières au copinage bien souvent. N'étant pas très douée à ce jeu-là, je préfère sans aucun doute rejoindre des contrées plus "calvinistes" sans doute et respectueuses des règles à l'envi, car celles-ci, plus calmes et moins paranoiaques, se révèleront sans doute à l'aune de leur authenticité, plus vraies, mais aussi plus conciliantes avec les personnes impliquées à leurs côtés, sans considérations d'autres natures de pouvoir.
Je devais rêver de plus de justice dans ce monde anonyme et permissif de la capitale d'une France qui se cherche, mais ne se mérite pas.
 
"Une ville de pré-retraite" nous confiait un français sur place, qu'à cela ne tienne, nous sommes quasi-prêts à justement l'aborder activement, cette ville où avec un peu justement on bâtit mieux et plus fermement qu'ailleurs. Si on veut bien être dans un moule pacifiste.
Bref, le paradis ne semble pas y être que fiscal (une TVA à 7% max, et le reste aussi). Elevée à l'Est, et aux frontières allemandes, je ne suis pas perdue.
 
Mon enfant est beau et vif, il se fait à présent bien comprendre et tout l'intéresse, mais plus particulièrement les prédateurs du monde marin. Les requins de la finance sont davantage nos prochaines cibles, mais ce seront cette fois-ci des requins bien nourris à la fondue et au chocolat.
 
Je ne tourne pas la page parisienne, mais j'intègre comme souvent de mauvais souvenirs mes expériences ici-bas. Rien n'a payé et tout s'y vole. Je veux être enfin une femme heureuse qui l'a mérité, et aspire à devenir une retraité des malheurs. Et une jeune aspirante aux bonheurs futurs du calme et du respect tellement évoqués de ce nouveau pays d'expatriation.
Un nouveau rythme pour une vie retrouvée. Je ne veux servir que notre bonheur.


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